Louis DELGRES
(Saint-Pierre 1766-Matouba 1802)


Un des personnages les plus prestigieux de l'histoire de la Guadeloupe. Il était un officier rebelle et opposant déterminé au rétablissement de l'esclavage en Guadeloupe en 1802.

Il est né à Saint-Pierre, le 2 août 1766. C'était un Mulâtre dont le père aurait été un certain Louis Delgrès, fonctionnaire du roi à Tobago (française en 1783).

Il sert dans l'armée des républicains français à la Martinique et accède en 1793 au grade de capitaine, à titre provisoire.

Lors de la prise de la Martinique par les Anglais, il est fait prisonnier, envoyé en Grande-Bretagne (30 mars 1794) mais libéré.

Il participe à la formation du bataillon des Antilles, en Bretagne, et reçoit le titre de lieutenant.

Avec ce bataillon, il est en Guadeloupe, au début de l'année 1795 mais est envoyé par les autorités républicaines à Sainte-Lucie : sa bravoure lors des opérations menées contre les Anglais lui vaut d'être nommé capitaine par le commissaire de la Convention Goyrand.

Il est envoyé à Saint-Vincent, où les Caraïbes noirs se sont révoltés contre les Anglais.

Delgrès est fait une nouvelle fois prisonnier, au début de juin 1796, à nouveau déporté en Grande-Bretagne puis libéré, en septembre 1797.

Il est alors promu chef de bataillon (commandant). Il revient en Guadeloupe, à la fin de l'année 1799, comme aide de camp d'un des agents (administrateurs) primitivement nommés par le Directoire, Baco.

Il sera ultérieurement aide de camp de Lacrosse. Cependant, lorsque les officiers de couleur, appuyés par la population de la Guadeloupe, se révoltent contre Lacrosse, Delgrès se rallie aux rebelles.

En janvier 1802, Delgrès qui a été promu au grade de colonel par Pelage, est placé à la tête de l'arrondissement de Basse-Terre.

En mai 1802, il décide de s'opposer par les armes aux troupes du général Richepanse, qu'il soupçonne (non sans raison) de vouloir rétablir l'esclavage.

Après de durs combats, il évacue le fort Saint-Charles et se replie sur les hauteurs de Matouba. Peut-être avait-il l'intention de constituer dans cette région un foyer de résistance.

Mais, Richepanse ne lui en laisse pas le temps et fait donner l'assaut à l'habitation Danglemont (Matouba) où Delgrès avait établi son quartier général.

Delgrès, blessé au genou, décide de se suicider (avec plusieurs centaines d'hommes), en faisant sauter des barils de poudre.

Cette mort dramatique, survenue le 28 mai, en a fait une figure hautement symbolique.





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