IGNACE
Il fut l'un des principaux acteurs des événements de 1801-1802.
A la Guadeloupe, lors de ces événements, il est âgé d'une trentaine d'année, ce qui le ferait naître vraisemblablement à Pointe-à-Pitre au début des années 1770, peut-être selon un de ses récents biographes, en 1772. Il était métis, mulâtre ou câpre, et appartenait très probablementà la catégorie des anciens libres, c'est-à-dire libres avant l'abolition générale de l'esclavage en 1794.
Lacour, qui disposait de documents dans ses archives sur la période révolutionnaire, indique qu'il était charpentier (métier qui était souvent exercé parles anciens libres) et que sa position sociale était "infime", définition qui écarte tout de même la servitude ( il n'était donc pas un chef de Nègres marrons comme on l'a souvent laissé croire ou écrit).
Nous savons peu de choses sur la vie d'Ignace avant 1801-1802.
Joseph Ignace aurait été en mars-avril 1795, lieutenant au second bataillon des Abymes qui avait été levé par les républicains français et en novembre 1798.
Il est capitaine de grenadier en 1801.
En garnison à Pointe-à-Pitre, il fait partie d'un groupe d'officiers de couleur que Lacrosse tente vainement de faire arrêter.
C'est au contraire Ignace qui joue un rôle essentiel dans l'arrestation de Lacrosse, qui s'était rendu imprudemment à Pointe-à-Pitre le 24 octobre 1801.
Après la prise de pouvoir de Pélage et du conseil du gouvernement, Ignace reçoit le commandement du fort de la Victoire à Pointe-à-Pitre. Il aurait même été promu chef de bataillon.
Lorsque Richepanse arrive à la Guadeloupe, c'est Ignace qui commande la garde d'honneur chargée de l'accueillir à Pointe-à-Pitre. Mais il s'inquiète des mesures prises par le général à l'encontre de l'armée coloniale et, plutôt que d'être désarmé et déporté, il s'enfuit avec un certain nombre d'officers et de soldats de cette armée coloniale et rejoint Delgrès à Basse-Terre.
Lorsque les insurgés décident sous la pression de Richepanse d'évacuer le fort Saint-charles (22 mai 1802), Ignace prend le commandement d'une colone chargée d'attaquer Pointe-à-Pitre en partie dépourvue de troupes.
Au cours de cette marche sur Pointe-à-Pitre, il pratique une politique de la terre brûlée, notamment dans la région de Capesterre. Cette marche le mène, après franchissement de la rivière Salée, aux Abymes. Mais n'osant peut-être pas attaquer Pointe-à-Pitre, il se réfugie dans le fortin de Baimbridge construit par Victor Hugues, et est tué ou se suicide le 25 mai 1802. Une infirmité (2 orteils collés) aurait permis de l'identifier.
En conclusion, Ignace apparait comme un des officiers de couleur les plus déterminés à s'opposer à la politique de Lacrosse et de Richepanse.
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